Maurice Tafanelli, Acéiste de cœur

Né à Bastia

Né à Bastia, Maurice Tafanelli a réalisé sa carrière de footballeur professionnel dans la cité impériale. Le défenseur a porté les couleurs du CA Bastia en jeunes, avant de découvrir la première division en Rouge et Blanc avec l’ACA. Le numéro 4 revient sur son parcours et ses trois années de bonheur entre 1968 et 1971.

Marcialis ? Un Platini en mieux !

Maurice Tafanelli, comment s’est passée votre rencontre avec le football?
J’ai commencé à jouer au football dans la rue, comme tout le monde à cette époque dans les années 50. Les catégories débutaient en minimes après 10ans donc avant cet âge-là on jouait dehors. J’ai joué à Bastia au sein du Sporting une année et surtout au CA Bastia. Puis à l’occasion d’un tournoi inter-village à Muracciole, un dirigeant de l’ACA m’a demandé de faire un essai au club. Je suis arrivé à Ajaccio pour 15 jours puis j’y suis resté car ils m’ont gardé. Ma carrière professionnelle a débuté en 1968 à Ajaccio à l’âge de 20 ans.

Vous arrivez en 1968 à l’ACA, une belle année avec un maintien en D1 durant laquelle vous fréquentez les deux stades !
Oui, j’ai connu dans la même année le stade Jean-Lluis puis le stade François-Coty. Le premier était très vétuste, les tribunes en bois, le terrain ensablé… mais l’ambiance était belle en première division, le stade était petit et toujours plein ! Lors de l’inauguration de Timizzolu, le 1er décembre 1968, j’ai assisté à la rencontre face à Bastia mais je n’y ai pas participé. On a gagné 4 à 0, c’était plein avec plus de 15 000 personnes. Le match s’est bien déroulé. Moi j’ai joué le match retour à Furiani, c’était l’occasion de revenir dans ma ville natale.

Le football professionnel et la D1 en étaient à leurs débuts en Corse, ces années étaient exceptionnelles?
À vrai dire on pensait qu’à jouer au football, on était tellement fiers de porter notre maillot que nous n’avions pas conscience de ce que cela représentait même si on avait une notoriété dans la ville. Pour ma part, mon premier match en professionnel s’est déroulé à Sedan, je m’en rappellerai toujours de cette rencontre ! Par contre on perdait 4-0 à la mi-temps et je suis rentré à la mi-temps ; bon le score ne s’est pas aggravé (rires). J’ai joué une dizaine de matchs professionnels alors que je venais de la Division d’Honneur, aujourd’hui il y a tout un tas de catégorie entre le monde amateur et professionnel.

Vous aviez ressenti l’écart de niveau à cette époque ?
C’est difficile à dire. Les entraînements sont plus étudiés et plus poussés aujourd’hui alors qu’avant on s’entrainait avec beaucoup d’insouciance même si c’était très dur physiquement. On avait du mal à finir les rencontres d’ailleurs, il n’y avait pas de remplaçants et on allait en ville voir le kiné une fois si on en avait besoin (rires). Marcialis ? Un Platini en mieux !

L'ACA a marqué ma vie

Avec quel Acéiste vous aviez le plus d’affinité en première division?
J’avais l’appartement avec Dominique Baratelli, nous avons passé deux saisons ensemble. Il y avait aussi Jean-Marc Michel, je l’ai vu il y a une semaine d’ailleurs sur Bastia, un grand plaisir on a parlé de l’événement ! On habitait à côté du stade Jean-Lluis au quartier Candia à Ajaccio ! À l’ACA, j’ai été impressionné par François M’pelé il était très fin, Etienne Sansonnetti et Jean-Jean Marcialis : certainement le plus doué de tous, il aurait fini en Angleterre aujourd’hui, un véritable phénomène, un Platini en mieux pour moi ! Mais il y avait moins d’argent dans le football à notre époque.

C’est vrai, beaucoup de joueurs de l’époque ont travaillé après le football d’ailleurs!
Oui, il fallait penser à se recycler après le football, une carrière se terminait à la trentaine. Il fallait donc chercher du boulot car on n’en vivait pas. Moi après le professionnalisme je suis rentré à Bastia, j’ai trouvé du travail et j’ai joué en Division d’Honneur jusqu’à très tard, j’ai même joué avec mon fils pour l’anecdote !

Vous êtes arrivé sous la présidence d’Antoine Biggi, que pouvez-vous nous dire de lui?
J’ai des souvenirs vagues du président Biggi, il avait une entreprise mais c’était un très bon président. Après il faut dire que le patron c’était Antoine Federicci ! Il faisait tout, il contactait les joueurs, discutait des salaires… il était directeur sportif mais omniprésent, c’était un grand monsieur qui avait de la prestance et qui était craint. Au niveau des entraîneurs j’ai connu Alberto Muro et Louis Hon qui avait dirigé Lyon. J’ai préféré le premier, c’était un personnage, il avait beaucoup d’humour.

Qu’est-ce qu’il vous a manqué selon vous pour jouer plus de matchs en première division?
C’était difficile de se faire une place, pour nous les jeunes, face à des garçons comme Brucato, Moïse, Vannucci qui étaient très talentueux. J’étais jeune, je venais du CAB et je me retrouvais en première division contre des joueurs qui jouaient en équipe de France, pour moi c’était déjà une fierté d’être à l’ACA, je suis toujours le club car ça a marqué ma vie, j’y suis resté trois ans. Je suis supporter de l’ACA !

Justement, le club a organisé un événement au mois d'avril 2017 qui a rassemblé les anciens, qu’en avez-vous pensé?
Il était temps ! Le club se structure depuis des années ça fait plaisir, et c’est très bien qu’un événement comme celui-ci soit organisé, on a pu se retrouver avec les joueurs ! Ce serait l’idéal de retrouver la première division pour le club, je le souhaite au fond de moi.

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