1961-1963: les années Stojaspal

Au début des années 60, l'ACA espère toujours intégrer le championnat de CFA et se donne les moyens de ses ambitions avec notamment l'arrivée d'Ernst Stojaspal. Frédéric Bertocchini, historien et journaliste, nous remet en mémoire le contexte et nous raconte ces deux saisons sportives pleines de promesses. 

1962-1963 – L’année Stojaspal

Troisième du championnat de Corse 1962, les dirigeants ajacciens sont exaspérés. Tandis que le G.F.C.A. et le S.C.B. brillent à un autre niveau, l’A.C.A. peine à rivaliser avec des équipes de DH. C’est alors que le 20 juillet 1962, on annonce l’arrivée à Ajaccio d’une star mondiale du ballon rond: Ernst Stojaspal ! Ce dernier est alors considéré comme un des meilleurs joueurs d’Europe. Il n’est plus tout jeune, mais garde de beaux restes. Indépendamment de ses qualités de joueur, Stojaspal devient aussi l’entraîneur de l’A.C.A. En réalité, il est le premier véritable entraîneur digne de ce nom au club. C’est d’ailleurs à Ajaccio, que l’ancienne gloire du football autrichien réalise ses premiers pas de coach.


Antoine Biggi, alors président de l’A.C.A., annonce la couleur : « Nous voulons être les champions de la Corse et poser notre candidature à l’accession en C.F.A. ».


La saison 1962-1963, avec Stojaspal aux commandes, commence très forts pour les Ajacciens qui enfilent les succès comme des perles. Mais au début de l’hiver, les Ours lâchent quelques points, face au F.C.C.B. (2-1) et l’O.A. (1-1). Les observateurs expliquent que la méthode « Stojaspal » est déjà contestée. Certains parlent d’entraînements trop légers, trop tendres, et d’un manque d’état d’esprit au sein du groupe. De plus, des clans se seraient formés au sein même du vestiaire, de sorte que l’on évoque une nouvelle crise. L’hiver 1963 est d’une extrême rigueur. Il fait tellement froid que toutes les compétitions sont arrêtées. Cette trêve imposée est salvatrice pour le club. Les joueurs se refont une santé physique et morale. Lorsque, le 24 mars 1963, l’A.C.A. se déplace à Furiani pour y affronter le sporting, l’équipe est toujours concerné par le titre.


C’est un événement. Le titre et l’accession se jouent sur un match, au point que le Provençal titre: « L’Ombre du C.F.A. planera sur S.C.B.-A.C.A. ». Encore une fois, et comme les années précédentes, les acéistes ratent le coche, et s’inclinent 1 à 0. Le S.C.B. prend le commandement du championnat. Après cette déception, les Ours enchaînent une nouvelle série de victoires, mais Bastia ne lâche rien et accède au C.F.A. En fin de saison, le S.C.B. fusionne avec l’Etoile et devient le S.E.C.B. Il ne reste plus que les yeux pour pleurer du coté d’Ajaccio. Malgré une belle deuxième place, aux yeux de tous les observateurs, l’A.C.A. passe une nouvelle fois à coté de sa saison. Dès le début de l’été, de nombreux joueurs émigrent sous d’autres cieux (…) Certains dirigeants veulent jeter l’éponge. Fort heureusement, après l’assemblée générale du 25 juin 1963, certaines personnes motivées font que le navire reste à flot.

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