Luccini, l'enfant de Bastia à l'ACA

Né près de la place Saint-Nicolas

On peut naître bastiais et éprouver un grand respect pour l’ACA. Jean-Louis Luccini, l’enfant de Bastia, garde un souvenir impérissable de son passage en Blanc et Rouge au cours de la saison 1973-1974 en D2. Le défenseur a eu plaisir à nous raconter, près de son quartier natal sur la place Saint-Nicolas, son parcours depuis son jeune âge et jusque dans le monde professionnel. Retour sur la carrière d’un joueur corse que vous avez eu le plaisir de retrouver au stade François-Coty le 21 avril 2017 pour notre événement.

On était tous Corses

Jean-Louis Luccini, comment se sont passés vos débuts dans le football?
Je suis né et j’ai grandi près de la place Saint-Nicolas à Bastia, rue des jardins. C’est là où j’ai commencé le football, dans la rue. J’ai dû marquer 1 200 ou 1 400 buts entre la place du marché et le lycée! (Rires). Il y avait plusieurs clubs à Bastia à cette époque : le Sporting, le CAB, l’Etoile Filante et le FCCB. J’ai signé en minimes une année avec le dernier cité avant de rejoindre le SCB par la suite.

Vous avez grandi avec le club en gravissant tous les échelons jusqu’au professionnalisme…
Oui. L’entraineur réputé Lucien Jasseron m’avait déjà fait jouer un ou deux matchs en deuxième division avant la montée du SCB en première division (en 1968, après l’ACA). Lucien Jasseron m’a marqué, il était très fort il avait entraîné l’OL et était l’entraineur adjoint de l’équipe de France lors de la Coupe du Monde 1966 qui se jouait en Angleterre. J’ai débuté avec lui. Mais c’est sans lui que l’on a fini 6ème de Première Division en 1968-1969 avec Bastia, je me souviendrai toujours on avait gagné 11 matchs sur la phase retour alors que l’on était 15ème au classement à la trêve avant l’arrivée de Rachid Mekhloufi.

Vous avez eu la chance de connaître les premières années du football professionnel en Corse!
Oui ! À l’époque, il y avait 5 ou 6 matchs de football retransmis à la télévision. Donc on vivait le football à travers ces matchs là et surtout grâce à la radio et au football professionnel. Il y avait une solidarité énorme dans la ville derrière les joueurs que nous étions, c’était une autre époque avec une belle mentalité. Les gens étaient sincères, généreux avec nous.

Avez-vous assisté au premier derby corse de première division au stade François-Coty?
18 000 personnes, l’ACA gagne 4-0… je m’en souviens bien oui ! Il n’y avait que Francheschetti de ma génération qui a joué cette rencontre. L’ACA fêtait son nouveau stade, le 1er décembre 1968, je m’en rappelle comme si c’était hier. En parlant de Timizzolu, les tôles faisaient un vrombissement quand il y avait du vent, c’était unique !

Le 21 avril 2017 ? Un moment d'émotion

Justement en parlant d’Ajaccio, comment arrivez-vous à l’ACA en 1973?
Au mois de septembre 1973, après m’être accroché avec Cahuzac, j’ai eu des contacts et des discussions avec le président Jean Feracci. Une semaine après j’ai signé mon contrat ! J’ai donc rejoint l’ACA, évidemment il y avait l’esprit de clocher à l’époque aussi, mais on était tous amis. Je me rappel d’Albert Vannucci qui me taclait (rires) mais en dehors du terrain on se retrouvait, on était tous Corses ! Il y a beaucoup de joueurs d’ailleurs qui ont fait des carrières à Bastia ou à Ajaccio en étant nés à l’opposé.

L’ACA venait d’être relégué en deuxième division, quels souvenirs vous en gardez?
J’ai été malheureux cette saison-là surtout par rapport à ma blessure au tendon d’Achille que j’ai trainé toute l’année. J’ai disputé 16 rencontres en Rouge et Blanc au cours de la saison 1973-1974, et j’en garde quand même un excellent souvenir du club. Après j’ai retrouvé Bastia de 1974 à 1977. La dernière année on a même réussi à nous classer 3ème de première division. Vu l’équipe qu’on avait à l’ACA on aurait dû faire mieux en 1973 avec notamment Natouri, M’Pelé, Dubreucq, Andrien, Castellan…

Comment expliquez-vous cette 7ème place en deuxième division en 1973-1974?
Je ne sais pas si Louis Hon, l’entraîneur, a réussi à tout maîtriser. On avait vraiment une grosse équipe. Il sortait pourtant d’une belle année précédemment où il avait fait un classement extraordinaire… Puis en cours de saison, le club vend François M’Pelé au PSG. Je me souviens, je l’ai accompagné jusqu’à son départ… C’était un excellent joueur François. Une partie des explications tiennent là-dedans. J’ai aussi joué avec Toussaint Martinetti, Alain Collina, Battì Gentili…

Vous allez les avez revu le 21 avril, que pensez-vous de cet événement qui a été organisé par l'ACA?
C’est quelque chose ! On garde des souvenirs impérissables, c’est avec beaucoup d’émotions que j'ai retrouvé des anciens joueurs avec qui j’ai partagé d’excellents moments. Le football est un sport qui relie les personnes entre elles et plusieurs années plus tard on est toujours très heureux de se retrouver, surtout à ce niveau. Pour moi c'était un moment d’émotion et de joie.

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