Paul Bartoli, le passionné

Paul Bartoli

Les supporters les plus fidèles ne l’ont certainement pas oublié. Paul Bartoli a porté le maillot Rouge et Blanc durant toute sa jeunesse ainsi que dans le monde professionnel en 1965 lors de la première saison du club en deuxième division au stade Jean-Lluis. Après sept rencontres disputées sous les ordres d’Alberto Muro, Paul Bartoli a choisi d’arrêter le football et de se consacrer à son métier et à son village, Bastelicaccia, dont il est aujourd’hui le premier adjoint au maire. Retour sur l’histoire passionnante de ce sportif accompli.

L'ACA ne m'a pas oublié

Comment êtes-vous arrivé au football?
Le football pour moi a démarré par une rencontre. Je jouais sur la place du Diamant lorsque j’avais 14 ans quand un homme s’est présenté et m’a demandé si je voulais rejoindre l’ACA. Il m’a même proposé de jouer dès le lendemain avec le maillot rayé contre Corte. C’est comme ça que j’ai signé ma première licence. De cadet jusqu’à la DH, où l’on a été champion de corse en 1964, jusqu’à l’accession en deuxième division. J’évoluais au poste d’ailier droit ou gauche, je pouvais jouer des deux pieds.

Quels souvenirs gardez-vous de la deuxième division et du monde professionnel?
Déjà le terrain du stade Jean-Lluis, je me souviens il était un peu sablé. Ensuite j’ai connu l’époque où l’on évoluait sans remplaçants ! Et je garde tant de souvenirs : lors de notre accession par exemple, les dirigeants nous avaient offert des crampons à tous. Les fameux premiers crampons moulés reconnus. Je me souviens aussi qu’après un entrainement Alberto Muro nous a dit « voilà c’est cette équipe qui démarrera la semaine prochaine en championnat ». J’ai disputé 7 rencontres professionnelles. Des matchs que je garde en mémoire toute ma vie.

Combien avez-vous côtoyé d’entraineur à l’ACA?
J’ai connu trois entraîneurs à l’ACA. Jean-Pierre Knayer, Ernst Stojaspal et Alberto Muro, trois anciens joueurs professionnels. L’entraineur autrichien, Stojaspal, était impressionnant mais le titre de Champion de Corse nous avait échappé avec lui face au SECB. Tous les trois ont été à la fois entraineur-joueur, une pratique courante à l’époque dans le football.





' Papa Barrou était talentueux et protecteur '

Quel est le joueur professionnel qui vous a le plus marqué à l’ACA?
Plusieurs m’ont marqué. Henri Alberto, notre gardien de but, il avait de grandes qualités et était international (B) et j’ai beaucoup apprécié Papa Barrou, il était très protecteur avec moi. Je me rappelle à Besançon, un joueur adverse m’avait poussé parce que je lui avais pris le ballon ! Papa Barrou avait été le prendre par le col, il avait un énorme gabarit et il lui a dit « si tu touches encore au petit, je t’écrase ! ». C’est un moment que je retiendrai toute ma vie. Il était talentueux et protecteur. Aurélio Moyano était également un très très bon joueur. Et si je devais citer un joueur corse je dirai Angeot Alfonsi, il avait les deux pieds et comme on dit « la tête ».

Pourquoi avoir arrêté le football professionnel?
On ne considérait pas que c’était mon métier. Je jouais seulement pour le plaisir, je n’ai jamais pris d’argent alors je n’ai plus été aux entrainements ni aux réunions malgré les appels des dirigeants et j’ai arrêté le ballon. D’abord on m’a proposé de rejoindre le Gazélec mais je voulais avant tout intégrer le monde du travail. J’ai donc intégré et réalisé ma carrière à la Mutualité Agricole où j’ai terminé chef du service informatique. Je n’ai jamais vraiment voulu changer de club, j’ai toujours été reconnaissant envers l’ACA. C’est mon club, je lui serai toujours fidèle, chaque année je prends mon abonnement et j’assiste à tous les matchs.

' J'ai été sensible à votre appel '

Vous êtes un grand passionné de sport, vous avez beaucoup voyagé pour votre passion?
J’ai toujours été passionné de sport et d’athlétisme. J’ai été 4 fois champion de corse de cross quand j’étais jeune. J’ai assisté à 9 olympiades Mexico (1968), Munich (1972), Montréal (1976), Moscou (1980), Los Angeles (1984), Séoul (1988), Barcelone (1992), Atlanta (1996), Sydney (2000), à une Coupe du Monde au Mexique en 1986… Je suivais l’athlétisme, la natation, le cyclisme ainsi que les finales des sports collectifs. C’est beaucoup de souvenirs et de rencontres dans tous ces stades, j’ai visité 141 pays à ce jour.

Vous avez été présent le 21 avril 2017 au stade François-Coty pour les 50 ans du titre, c'était un grand moment d’émotion?
D’abord je dois dire que j’ai été très touché lorsque vous m’aviez contacté. Je n’ai disputé que 7 matchs professionnels et l’ACA ne m’a pas oublié. J’ai pris connaissance de l’existence de l’Amicale des Anciens joueurs du club à laquelle j'ai adhéré. Cela m'a fait très plaisir d’assister à l’évènement du 21 avril 2017, je suis très sensible et ça m'a énormément plu. J’ai d’ailleurs adhéré de suite à votre idée et j'ai même visité l'exposition au Palais des Congrès d'Ajaccio. C'était superbe!

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