Bilan et perspectives avec le président Christian Leca

AC Ajaccio

À la tête du club depuis le 22 juillet, le président Christian Leca dresse un premier bilan et parle des perspectives à venir pour le club. Retrouvez notre interview complète.

Un des plus beaux parcours de notre histoire

Président, quel regard portez-vous sur l’excellent parcours réalisé jusqu’ici ?
Nous devons notre réussite aux joueurs et au staff technique. Ce sont eux qui sont sur le terrain au quotidien. La situation sportive a certainement influé positivement sur la bonne dynamique d’entreprise que nous ressentons. Il faut se rappeler que nous revenons de loin et nous arrivons à nous classer à la trêve à la 4ème place avec, pour la troisième fois de notre histoire, plus de 30 points. Nous n’avons pas eu de chance sur nos deux derniers matchs de décembre, puisque nous sommes malheureux contre Lens à domicile et à Troyes nous nous inclinons sur une décision contestable. L’équipe a réalisé un parcours plus qu’honorable jusqu’ici ! 11 clean sheets ainsi que 3 mois sans défaite. Notre recrutement a été de qualité avec des joueurs à forts potentiels. Il faut réitérer ces performances à présent.

Ne pas se démunir au mercato

Quels seront les objectifs en 2020 ?
Compte tenu de ce parcours, je crois que nous devons être ambitieux. Une fois que nous aurons acquis le maintien, il faudra essayer d’aller plus haut. Compte tenu de l’état d’esprit du groupe, de l’implication des joueurs, personne ne triche, tout le monde est à 200%, ce serait une belle récompense de voir l’équipe et le club évoluer plus haut. L’objectif du début de saison, fixé à 42 points, doit être revu à la hausse. Les joueurs méritent de faire un parcours exceptionnel et peuvent réitérer une autre moitié de saison performante.

Les supporters et les médias s’interrogent sur le mercato d’hiver, qu’en sera-t-il pour l’ACA ?
Compte tenu de notre situation sportive, se séparer de joueurs durant ce mercato équivaudrait à se tirer une balle dans le pied. Si des départs éventuels s’effectuent, ils pourront être remplacés. Si des offres se présentent, il faudra impérativement des conditions de prêts car nous n’allons pas démunir notre effectif.

Les débuts de la présidence

Vous êtes président du club depuis 5 mois, quel premier bilan tirez-vous ?
Quand on m’a demandé d’être président, j’ai réfléchi, c’était une décision importante à prendre. J’avais de multiples activités notamment dans le sport automobile et en politique. Je me suis posé la question de savoir si je pouvais assurer la présidence d’un club de football professionnel. Avec 80 salariés et 10M d’euros de chiffre d’affaire annuel, ce n’est pas une mince responsabilité. On a travaillé avec Léon pendant des années et la passation s’est très bien déroulée. Je connaissais la situation sportive, économique et financière du club. Nous avons eu le 12 juillet beaucoup de chances pour passer le cap de la DNCG. À ma prise de fonction le 22 juillet, c’était encore l’incertitude. Une rétrogradation aurait été fatale au club. L’arrivée d’Alain Caldarella, Directeur Général Exécutif, a été bénéfique grâce à sa connaissance approfondie du milieu footballistique qui est différent du milieu du sport automobile par exemple. Connaissant ce sport à travers ma passion, je ne pensais pas que la tâche serait aussi ardue.

Un staff complémentaire

Sous votre présidence, l’ensemble du staff technique a été prolongé. Aujourd’hui Olivier Pantaloni, Alexandre Dujeux et Thierry Debes forment un trio fort et emblématique puisqu’ils ont tous les 3 été joueurs du club et ont participé aux différentes évolutions de l’ACA.
En effet, il y a une très bonne entente entre les membres du staff technique. Leur attitude rejaillie positivement sur les joueurs et sur le club. Ils sont complémentaires et les résultats qu’ils obtiennent donnent cette dynamique et l’atmosphère générale positive qui règne à l’ACA.

La négociation des droits TV

Votre présidence va être marquée par des débats importants au niveau des instances du football professionnel. Comment l’ACA va prendre part à ces débats ?
Oui, le montant des droits TV par exemple va être revu à la hausse dès la saison prochaine car le total pour les 2 ligues professionnelles avoisine les 1,2 milliards d’euros. La répartition entre Ligue 1 et Ligue 2 sera bien évidemment à l’avantage des clubs de Ligue 1 qui souhaitent plafonner à 110 Millions d’euros la part des droits TV en direction de la L2 (ndlr Les droits actuels sont de 19% maximum pour la Ligue 2). L’UCPF, par la voix de son président Claude Michy et de ses membres qui représentent la quasi-totalité des clubs de L2 et quelques clubs de L1, a élaboré un document qui sera soumis à l’assemblée générale de la LFP au mois de février pour améliorer l’équilibre entre la Ligue 1 et la Ligue 2. Nous négocions sur cette clé de répartition, c’est un enjeu majeur pour les clubs de L2. L’écart va se fausser économiquement entre la Ligue 1 et la Ligue 2 à partir de la saison 2020-2021. Ce serait une embellie pour le club, comme pour tout club de Ligue 2, de pouvoir finir dans les promus cette saison. Pour l’ACA, compte tenu de l’importance de ces ressources, ce serait un grand intérêt ! Quand on voit l’évolution du football professionnel depuis l’époque de Michel Moretti, les contraintes économiques et sportives sont énormes. La licence club détermine le montant de nos droits télévisés aujourd’hui ! Sans elle nous ne pouvons continuer d’exister.

Gaëtan Bertozzi nouveau président de l'association ACA

Votre nomination à la présidence de la structure professionnelle du club a entrainé un changement au sein de l’association ACA ?
Oui, règlementairement il fallait nommer un nouveau président de l’association. Nous avons donc procédé à un renouvellement du conseil d’administration de l’ACA. Des supporters ont intégré notre institution et Gaëtan Bertozzi, fidèle supporter de nos couleurs, a été élu président de l’association. Médecin biologiste à Porto-Vecchio, il a toujours suivi le club avec grand intérêt et a toujours été présent les soirs de match au stade François-Coty. Stéphane Vannucci, adjoint aux sports à la mairie d’Ajaccio, a été élu vice-président. Toutes ces personnes sont des fidèles, engagées pour le club, sans oublier des dirigeants historiques comme José Tarsitano et Jean-Toussaint Biddau, ils sont très importants. L’association est d’une très grande importance pour le fonctionnement de l’AC Ajaccio. A ce propos, Sauveur Costantino, est une véritable cheville ouvrière. Il accomplit un travail formidable et est présent dans notre club depuis plus de 20 ans, il a été à la base de tout ce travail.

Entretenir nos valeurs de solidarité et de respect

Le travail continue, même au niveau de ses valeurs, le club mène toujours beaucoup d’actions ?
Dans l’ADN du club, il y a toujours cette façon de mettre en avant les valeurs de solidarité et de respect à travers toutes les actions menées en faveur des associations, à travers nos missions d’intérêt général, à travers la mise en valeur de notre histoire, de nos anciens, de notre patrimoine. Et nous allons continuer à entretenir cet ADN.

Président, que pouvons-nous vous souhaiter pour l’année 2020 ?
Comme dirait Letizia Bonaparte, mère de l’empereur Napoléon, en parlant de la carrière politique et militaire de son fils, une parole qui reste gravée dans la mémoire des Corses, « pourvu que ça dure ! ». Et nous faisons tout pour.

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